Apres les "masques Sopalin" pour les seniors, la distribution de simples masques en tissu aux Parisiens vire à l'accident industriel

Apres les “masques Sopalin” pour les seniors, la distribution de simples masques en tissu aux Parisiens vire à l’accident industriel

Depuis le début de la crise sanitaire à laquelle les Parisiens paient un si lourd tribut, la Mairie de Paris a failli dans sa mission de protéger les siens.

Beaucoup d'annonces, d'ailleurs de moins en moins fracassantes...

  • début avril, Madame Hidalgo annonçait que les personnes fragiles (les personnes âgées, les malades chroniques, les femmes enceintes) recevraient des masques "dans les prochains jours", le reste des Parisiens devant s'en voir délivrer pour le déconfinement;
  • le 18 avril , le "dans les prochains jours" se transformait en "fin avril";
  • le 5 mai, le "fin avril" pour les personnes fragiles - dont la définition était désormais réduite aux personnes âgées de plus de 70 ans, à l'exclusion des malades chroniques et des femmes enceintes, devenait ..."dès le 11 mai
  • le 5 mai encore, la date du déconfinement, prévue comme celle de la distribution pour les 2,2 millions de Parisiens se transformait en "avant le 8 juin", soit près d'un mois après le déconfinement.

Mais jamais de masques ...

Les désormais fameux 500 000 masques destinés aux personnes âgées et livrés en Mairie se sont révélés totalement non adaptés. A tel point que la Mairie les a rapidement retirés, les réservant à "d'autres usages".
Quant à la distribution des 2,2 millions de masques en tissu promise aux Parisiens, elle est également en train de virer à l'accident industriel, le retard inadmissible à fournir les masques se doublant d'une invraisemblable procédure bureaucratique :
  • Anne Hidalgo explique l'immense retard à fournir les masques par la volonté de les faire fabriquer prioritairement par l'économie sociale et solidaire: un objectif qui serait louable en temps ordinaire mais qui constitue une coupable inversion des valeurs en période de pandémie : la priorité, c'est la santé des Parisiens!
  • compte tenu de l'accumulation des retards, les pharmaciens subissent de fait une situation paradoxale : au moment même où ils sont autorisés à vendre des masques, on leur demande d'en distribuer gratuitement! Leur information a été terriblement lacunaire et ils voient défiler depuis samedi des milliers de Parisiens venant chercher des masques qui n'ont commencé à être livrés que lundi;
  • pour les Parisiens, c'est compliqué et lent : il faut s'inscrire sur le site de la Mairie, donner son adresse mail (d'ailleurs, que fera la Mairie de Paris de tous ces mails?),  choisir un créneau parmi ceux proposés, et qui sont désormais très éloignés : 27, 28, 29 ou 30 mai, puis imprimer une attestation;
  • pour couronner le tout, le choix a été fait de ne pas se baser sur les fichiers de la Carte Vitale ou sur le dossier pharmaceutique : cela aurait pourtant été tellement plus simple pour les Parisiens comme pour les pharmaciens, tout en permettant à ces derniers de vérifier - un souci louable de la Mairie - que des Parisiens ne viennent pas chercher plusieurs masques;
  • du coup, il a fallu fournir aux pharmaciens des scanners spécifiques !!! A quel coût? ont-ils été achetés? loués? la Mairie de Paris ne donne pas ces informations;
  • quant à la qualité de ces masques, elle fait déjà débat. Des Parisiens qui les ont reçus transmettent déjà les photos de ces masques à leur réception ... ou dans un état fort peu encourageant dès le premier lavage.

Sourcing raté, approvisionnement raté, canal de distribution étrange, livraison inefficace. Tout ça pour ça... Tout ça pour ne pas protéger les Parisiens.

La seule chose réussie : la Mairie de Paris dispose désormais d'un stock de scanners... et d'un précieux fichier des adresses emails des Parisiens.

Marie-Claire Carrere-Gee

Conseillère de Paris, élue du 14eme arrondissement Présidente de la Commission des Finances au Conseil de Paris Conseillère régionale d'Ile-de-France

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