Dans un arrondissement loin d'être acquis à la droite et au centre, la liste 100% 14e que je conduisais a enregistré au second tour des municipales une énorme progression (+ 50%, sans aucune réserve objective de voix à l'issue du 1er tour). Grâce à tous les talents et l'engagement des membres de cette liste et surtout, grâce à la confiance que nous ont accordée les habitants. Nous aurons désormais deux sièges au Conseil de Paris, au lieu d'un sous les précédentes mandatures. La Maire du 14e, Carine Petit, a été la plus mal élue des maires de gauche de l'équipe d'Anne Hidalgo.
Je regrette vivement que MM. Azière et Villani, qui n'ont pas pu ne pas entendre durant cette campagne la forte envie de changement et même le ras-le-bol des habitants du 14e, ont fait le choix de se maintenir, en solitaire, au second tour. Ils n'ont pas été à la hauteur de leurs responsabilités:
- ils ont privé d'alternance les habitants du 14e, car elle était possible dans cet arrondissement;
- et, compte tenu du poids du 14e à Paris, ils ont très nettement favorisé la réelection de Mme Hidalgo.
Bien sûr, les habitants du 14e ne les ont pas récompensés de leur attitude :
- Eric Azière, qui était président de groupe UDI-MODEM au Conseil de Paris, se retrouve conseiller d'arrondissement;
- sa colistière Marlène Schiappa, dont l'entrée en campagne avait été annoncée en fanfare comme devant changer la donne dans le 14e, n'est même pas conseillère d'arrondissement;
- Cédric Villani, qui ambitionnait d'être Maire de Paris, devient conseiller d'arrondissement. Il cumulera peut-être ce mandat d'hyperproximité dans le 14e arrondissement de Paris avec celui de député de l'Essonne, ce qui est tout de même croquignolet.
"C'est pourtant dans la commune que réside la force des peuples libres", disait Tocqueville.
On a beaucoup dit que la crise sanitaire que nous venons de vivre favoriserait les Maires sortants : même pas ! Mme Petit dans le 14e, comme Mme Hidalgo à Paris, sont élues avec les voix d'une toute petite minorité d'habitants.
Le niveau, si élevé, de l'abstention, alors qu'il s'agit d'élections de municipales ne s'explique que partiellement par les très mauvaises dates choisies pour organiser le 1er comme le 2nd tour.
Il a aussi à voir avec les sentiments d'une part croissante d'habitants concernant la politique, allant de l'indifférence jusqu'au rejet. Y compris et notamment à Paris. Dans toutes les classes d'âge et dans tous les milieux sociaux.
Tocqueville nous rappelle à raison tous les dangers de cette situation qui se conjugue en outre avec une crise économique, une crise sociale, une crise d'identité et des craintes massives pour l'avenir.
Cela exige des élus, non seulement de repenser complètement leurs modes d'action et de relation avec les habitants tout au long de leur mandat, mais aussi beaucoup plus de sens des responsabilités et beaucoup plus d'efficacité dans l'action.