Vœu présenté par Marie-Claire Carrere-Gee et les élus de la Droite et du Centre 100%14e
Le grand sculpteur Jean CARDOT, né à Saint-Etienne en 1930, est décédé le 12 octobre dernier dans le 14e arrondissement où il résida de 1949 jusqu’à sa mort, d’abord rue Ledion, puis Villa Mallebay.
Elu membre de l’Académie des Beaux-Arts en 1983, il en fut le président en 1992 puis en 1997. Auparavant, il avait été professeur et chef d’atelier à l’Ecole des Beaux-Arts de Lyon, puis à celle de Paris. Il avait commencé la pratique de la sculpture dès l’âge de onze ans, en pleine Seconde Guerre Mondiale.
En 1951, Jean CARDOT renonça au professorat par souci d’indépendance et non par manque d’intérêt pour l’enseignement, qu’il reprit au sein de l’Académie des Beaux-Arts de Paris entre 1974 et 1995. Il fut également pensionnaire de l’Académie de France à Madrid (Casa de Velázquez) de 1957 à 1959.
Primé de nombreuses fois au cours de sa carrière – Grand Prix de Rome en 1956, Prix Antoine Bourdelle (décerné par Alberto Giacometti, Henry Moore, Jean Arp, Ossip Zadkine et Cléopâtre Bourdelle), Prix Brantôme en 1961, Prix Paul Baudry de la Fondation Taylor en 1989 –, Jean CARDOT réalisa régulièrement dans le cadre de commandes publiques (1% artistique) des sculptures que l’on peut qualifier de « monumentales », parmi lesquelles figurent Taureau mourant (1967), Sculpture fontaine (1969) et le Monument à la Résistance et à la Déportation du Val de Marne (1974)…
Ses œuvres les plus récentes témoignent de son fort attachement à l’Histoire et à l’universalité qu’il célébrait notamment à travers les effigies commémoratives de grandes figures historiques, sculptures monumentales qui placent Jean CARDOT parmi les grands artistes humanistes français de la seconde moitié du XXe siècle et du début du XXIe siècle. C’est ainsi qu’il réalisa ses œuvres les plus connues du grand public et qui ornent les hauts lieux de Paris : Pierre de Coubertin (1993) devant le Siège du Comité national olympique, Sir Winston Churchill (1996) devant le Petit-Palais, le Général de Gaulle (2000) devant le Grand-Palais, avenue des Champs-Elysées, Thomas Jefferson (2007) devant la passerelle Léopold Sédar Senghor, ainsi que La Flamme de la Liberté (2008) dans les jardins de l’ambassade des Etats-Unis. Jean CARDOT aura toujours regretté de n’avoir pu représenter Pierre Mendès-France, qu’il admirait.
Quelques jours avant que ne décède l’artiste, les éditions du musée Rodin avaient publié dans le tout premier numéro de leur nouvelle collection d’actes de colloques, Art et mémoire (coll. « Textes et Recherches »), un article consacré au sculpteur, « Le ‘‘pas des siècles’’ : les grands hommes de Jean Cardot et le Balzac de Rodin » (par Sébastien Mullier), preuve que la recherche universitaire en histoire de l’art a commencé à étudier scientifiquement l’œuvre de Jean CARDOT.
Afin de faire honneur à l’ensemble de son œuvre, à la présence qu’elle a à Paris, mais aussi au rôle éminent joué par Jean CARDOT dans la transmission du savoir à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris et dans son soutien constant aux femmes-artistes, le Conseil du 14e arrondissement, sur proposition des élus de la Droite et du Centre 100%14e, forme le vœu :
- qu’une rue de notre arrondissement porte le nom de Jean CARDOT,
- que la Mairie de Paris s’engage pour contribuer à concrétiser le projet d’Espace Culturel Jean CARDOT, qui devait présenter outre les commandes publiques, son abondante œuvre personnelle encore inconnue du grand public : un espace qui n’avait malheureusement pas encore pu ouvrir au public à la date de son décès. L’enjeu est de lui présenter et notamment à la jeunesse, dans le 14e arrondissement, des œuvres de sculpteurs parisiens et tout particulièrement celles de Jean CARDOT.