Le projet Projet Saint Vincent de Paul : trop de densité, pas assez d'espaces verts!

Le projet Projet Saint Vincent de Paul : trop de densité, pas assez d’espaces verts!

Au Conseil de Paris, j'interviens sans relâche pour que la municipalité révise en profondeur le projet Saint-Vincent-de-Paul, inacceptable en l'état tant il est inharmonieux avec le quartier, beaucoup trop dense et sans véritable espace vert!

Ici : mon voeu présenté au Conseil de Paris de juin 2021, et la video de mon intervention sur une délibération concernant Saint-Vincent-de-Paul

Vœu présenté par Marie-Claire Carrere-Gee sur le projet Saint Vincent de Paul

 Considérant que la Ville de Paris a engagé une importante opération immobilière sur l’emprise de l’ex-hôpital Saint-Vincent-de-Paul (XIVe) d’une surface de 3,4 ha, soit 34 000 m2 ;

Considérant qu’actuellement, le projet prévoit de réaliser, sur ces 34 000 m2, un ensemble immobilier de 59 000 m2 comprenant :  600 logements (dont 420 logements sociaux et sociaux intermédiaires), un établissement scolaire, un CINASPIC (services publics d’intérêt collectif), et des commerces et locaux d’activité ;

 Considérant qu’en l’état, ce projet se caractérise à la fois :

-par une densité excessive : 59 000 m2 de plancher, laquelle conduit nécessairement à élever la plupart des bâtiments au maximum autorisé par le Plan Local d’Urbanisme (PLU), soit 31 mètres ou 11 niveaux ;

-par l’absence d’espaces verts, avec seulement 4 000m2 d’espaces non construits (soit 11%), dénommés « croisée paysagère » et dédiés en grande partie à la desserte des bâtiments riverains ;

-par un objectif de mixité sociale mal comprise, avec 70% de logements sociaux, l’ensemble des logements sociaux étant par ailleurs enclavés en cœur d’îlot (bâtiments « Petit » et « Chaufferie »), à la manière des constructions des années 70 dont personne ne peut aujourd’hui ignorer toutes les conséquences négatives, voire néfastes ;

-par l’absence de respect de la tradition hospitalière du 14e arrondissement et de l’identité du site de Saint-Vincent-de-Paul, où les logements sociaux devraient être réservés aux infirmiers, aides-soignants et internes qui sont au service des Parisiens et se sont dépensés sans compter durant toute la pandémie liée à la Covid-19. Paris le leur doit bien ;

-par un parking sous-dimensionné, qualifié de « centrale de mobilité », avec 60 emplacements de stationnements dont 40 réservés aux logements -soit 1 parking pour 15 logements.

Considérant que la Ville de Paris communique sur le projet Saint-Vincent-de-Paul sous l’angle d’un « futur éco-quartier ». Nombre de documents font état de cette qualité, notamment une présentation officielle du projet par la Ville de Paris et, très récemment, une invitation du CAUE à visiter le chantier samedi prochain. Or, le label « éco-quartier » est décerné par le Ministère de la Transition Ecologique, sur demande de l’opérateur ou du Maître d’Ouvrage, au vu d’un dossier présentant les caractéristiques justifiant l’attribution dudit label. Or, à notre connaissance, l’opération Saint-Vincent-de-Paul n’a pas fait l’objet d’une pareille demande, ce qui est somme toute logique car elle n’en présente pas les caractéristiques, ne serait-ce qu’en raison de l’absence d’espaces verts ;

Considérant que l’adjoint à la Maire de Paris en charge de l’urbanisme s’est résolument engagé (Le Monde du 24 juillet 2020) à faire désormais respecter dans la capitale le ratio de « un mètre carré de plancher pour un mètre carré d’espaces verts » ;

 Considérant que le projet Saint-Vincent-de-Paul comprend 59 000m2 de plancher, pour 34 000m2 de foncier, alors qu’en application stricte des principes d’Emmanuel Grégoire, on devrait avoir 17 000m2 de plancher pour 17 000 m2 d’espaces « désartificialisé », c’est-à-dire composé de terre végétale, et que l’on a donc une surface de plancher presque 4 fois supérieure (59000/17000) à la règle annoncée par Emmanuel Grégoire, ça n’est pas l’épaisseur du trait ;

Considérant enfin que la Mairie de Paris a récemment profondément modifié son projet Ordener – Poissonniers, un projet dont les caractéristiques sont très proches du projet Saint-Vincent-de- Paul, et que le nouveau projet Ordener modifié comporte une moindre densité et davantage d’espaces libres et d’espaces verts ;

Considérant qu’il est possible de modifier le projet de Saint-Vincent de Paul sans remettre en cause l’équilibre financier du projet,

Marie-Claire Carrere-Gee et les élus du groupe Changer Paris demandent à la Maire de Paris de réviser le projet Saint-Vincent-de-Paul, comme cela a été fait pour le projet Ordener-Poissoniers-, en vue d’obtenir ;

  • une moindre densité et des immeubles moins hauts, avec le souci de favoriser la qualité de vie des résidents et des riverains, en privilégiant ensoleillement, respects des vis-à-vis et des espaces entre les immeubles ;
  • un espace vert et l’enrichissement de la biodiversité de ce grand îlot du 14e ;
  • l’aménagement d’un vaste espace de respiration central, formé de place, de jardins, de lieux de rencontre incitatifs de vie sociale, de détente et de projets partagés, qui favorise la mixité et le vivre-ensemble ;
  • l’attribution prioritaire de logements sociaux aux infirmiers, aides-soignants et internes des hôpitaux de Paris ;
  • la labellisation « eco-quartier » pour le futur quartier Saint-Vincent-de-Paul.

Marie-Claire Carrere-Gee

Sénatrice de Paris - Conseillère de Paris, élue du 14eme arrondissement Présidente de la Commission des Finances du Conseil de Paris

Close
%d